Fort Maginot du Cap Martin

Il n’y a qu’à observer la vue qui s’ouvre sur la baie de Menton et la frange littorale italienne pour comprendre la fragilité de cette zone frontière. Après le rattachement à la France des communes de Menton et Roquebrune, et l’unification de l’Italie en 1861, se développe une protection militaire des frontières notamment avec le dispositif du Général Séré de Rivières, dont le fort du Mont Agel, qui domine à plus de 1100 mètres, est un exemple. Ce système défensif est renforcé dès 1928 par un certain nombre d’ouvrages formant la fameuse ligne Maginot destinée à protéger les frontières Est du pays. Construit à partir de 1931, le fort du Cap Martin constitue donc l’ultime maillon méridional de cette longue série d’ouvrages. Véritable ville souterraine, ses trois blocs de combats sont reliés par un couloir de 130 mètres qui dessert des espaces où la vie de 354 hommes pouvait être organisée en autarcie pendant plusieurs mois. Nul doute que Winston Churchill, un temps ministre Britannique de l’Armement et secrétaire d’Etat à la guerre, qui séjournait régulièrement sur la commune, avait eu connaissance des violents combats qui s’y était tenus en juin 1940 et du rôle décisif de l’ouvrage dans le conflit de 39-45. Bien que malmené par l’aviation et l’artillerie italienne, l’édifice bombardé avait réussi à faire respecter la devise des troupes de forteresse « On ne passe pas ».